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En moins de deux mois après les sanctions imposées par la CEDEAO au Mali, cette instance qui agit dans l’intérêt des services occidentaux, bloqué par la résistance du peuple malien et se rendant compte que le Mali ne se pliera en aucun cas face à ses pressions, a décidé d’envoyer une délégation au Mali.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Mali: la CEDEAO prend ses clics et ses claques
En moins de deux mois après les sanctions imposées par la CEDEAO au Mali, cette instance qui agit dans l’intérêt des services occidentaux, bloqué par la résistance du peuple malien et se rendant compte que le Mali ne se pliera en aucun cas face à ses pressions, a décidé d’envoyer une délégation au Mali.
Selon RFI, Goodluck Jonathan rencontrera les membres du Comité local de suivi de la transition - les représentants à Bamako de l’Union africaine, de la CEDEAO et de la Minusma -, ainsi que des diplomates en poste dans la capitale malienne et bien évidemment les autorités de transition : des rencontres sont prévues avec plusieurs ministres (Affaires étrangères et Administration territoriale notamment) et avec le président de transition, le colonel Assimi Goïta, selon un projet de programme encore en cours de finition ce mercredi.
Cette décision précipitée d’envoyer une délégation au Mali intervient après le fait que le Mali a décidé de porter plainte contre l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour violation des textes.
Le gouvernement du Mali avait condamné et qualifié les sanctions prises conjointement par la CEDEAO et l’UEMOA, d’illégales. Ces sanctions consistaient en effet à un embargo commercial et le gel des avoirs maliens dans les banques centrales et commerciales dans les pays membres de l’UEMOA. Après avoir sorti un communiqué pour dénoncer la mise en application des sanctions par l’UEMOA soulignant le fait que cela viole les textes de l’organisation, Bamako a décidé de déposer une plainte contre l’UEMOA.
En effet, le fait que la nation malienne qui continue à se battre contre l’occupation étrangère, décide de choisir des alliés et qu’elle aille voir du côté de ses voisins puissants comme l’Algérie, puis du côté de la Russie et encore du côté de l’Iran, cela veut dire que le concept de la Résistance s’est largement consolidé et que le Mali a décidé au mépris de la présence des Français d’élargir le domaine de ses coopérations et d’inclure les pays ennemis de la politique colonialiste franco-américaine dans son pays.
De son côté, l’armée malienne, cette armée que le clan occidental a tenté durant toutes ces années de diaboliser, ne cesse de réaliser des opérations contre les terroristes.
L’armée malienne a annoncé mardi soir dans un communiqué avoir « neutralisé » ou arrêté des « terroristes » lors d’opérations au cours des derniers jours, dans les régions de Tombouctou, Ségou, Mopti et Bandiagara, au nord-est de Bamako.
Selon un communiqué de l’état-major des armées, qui avait déjà annoncé avoir tué près de 60 « terroristes » dans le nord du Mali la semaine dernière, « les Forces armées maliennes (FAMA) continuent de consolider les acquis opérationnels face à des terroristes de plus en plus fébriles, en débandade, adoptant l’évitement et se dissimulant dans la population en mode d’action ».
En voulant suivre les directives de l’Occident, qui cherche absolument à instaurer des divisions au sein de l’Afrique, une instance comme la CEDEAO est en train de se mettre toute seule dans un bourbier, croyant vouloir simplement mettre la pression sur les autorités maliennes. L’erreur des occidentaux et en l’occurrence la France et les États-Unis, c’est qu’ils n’ont toujours pas compris qu’un régime de sanction comme celui instauré par la CEDEAO contre le Mali, poussent justement à l’union au sein du pays, et ouvre la porte à d’autres pays. L’ère des sanctions sévères visant à isoler les pays est révolue. Les Maliens ont à plusieurs reprises évoqué l’idée que le Mali devrait se retirer de la CEDEAO, mettre dehors les troupes militaires étrangères, renationaliser ses ressources naturelles et aussi sortir du franc CFA.
Le Mali est et reste un pays indispensable à bien des égards, et la décision de la CEDEAO est une décision qui pousse le Mali à se libérer et cela va se retourner contre la CEDEAO ou ses maîtres occidentaux.
2. Soudan/Russie : la base navale russe est là !
Effrayant ! La junte soudanaise engraissée par les pétrodollars golfiens et ayant normalisé avec Israël et sur quoi l’Amérique comptait pour mettre à la porte la Russie de la mer Rouge, envoie un émissaire à Moscou ! Pas mal comme coup fourré contre le clan occidental !
Cette visite intervient alors que la junte à Khartoum est sous pression de la communauté internationale, après le coup d’État militaire du 25 octobre. Il sera très certainement question des accords de coopération militaire qui lient les deux pays, notamment d’un accord portant sur la création d’une base navale russe au Soudan.
Le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, s’est envolé mercredi pour une visite officielle, au cours de laquelle il devrait rencontrer le président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov. Signé en décembre 2020, l’accord sur la création d’une base navale russe au Soudan refait surface, après avoir été mis sur la touche pendant plusieurs mois. Abritée à Port-Soudan, elle pourra accueillir jusqu’à 300 soldats russes ainsi que quatre navires militaires, dont un navire à propulsion nucléaire.
Cet accord est crucial pour Moscou qui a amorcé un retour géopolitique sur le continent africain. En contrepartie, la Russie s’est engagée à fournir au Soudan des équipements militaires et de l’armement. Khartoum a longtemps fait traîner la mise en œuvre de cet accord, souhaitant selon certains ne pas froisser Washington, qui ne voit pas d’un très bon œil cette installation russe.
Avant de s’envoler pour Moscou, le général Hemedti a d’ailleurs rappelé les « relations amicales historiques » entre les deux pays. Sa propre force paramilitaire a été d’ailleurs appuyée par le groupe russe Wagner.
En effet, la zone stratégique de la mer Rouge est convoitée pour son pétrole et sa géostratégie à la fois par les USA et leurs comparses et ceci tout le monde le sait.
Depuis que la Russie avait annoncé sa décision d’établir une base militaire sur les rives du Soudan sur les côtes de la mer Rouge, les USA n’ont cessé de mettre des pressions sur Khartoum pour que celui-ci revienne sur sa décision.
Les USA ont profité de l’occasion de la chute d’El-Béchir au Soudan pour un retour dans le pays et affaiblir l’influence de la Russie et de la Chine. Les commandants militaires de l’armée américaine en Afrique avaient même affirmé que la fermeture de la base russe au Soudan constituait l’une de leurs priorités.
Il est vrai que la mer Rouge, vu sa situation géographique, constitue l’une des plus importantes étendues d’eau du monde. Cette mer est le principal canal de lien commercial entre les marchés européens et américains d’une part et ceux asiatiques de l’autre ; environ 700 milliards de dollars de marchandises sont échangés depuis cette mer. Chaque partie qui pourrait prendre en main le contrôle et la gestion de la mer Rouge, s’octroierait davantage d’influence et donc un statut stratégique particulier dans la zone.
Cette décision du Soudan de se rapprocher davantage de la Russie est une défaite de plus pour l’axe US-OTAN qui voit tous ses plans tombés à l’eau, l’un après l’autre en Afrique.
3. RCA: qui veut nuire au président ?
Le tribunal de grande instance de Bangui a décidé de l’ouverture d’une enquête suite à l’arrestation de quatre militaires français ce lundi 21 février à l’aéroport de Bangui. L’annonce a été faite ce mardi 22 février par un communiqué lu à la radio nationale par le procureur de la République, Laurent Lengande, un peu plus de 24 heures après les faits. Les Casques bleus sont toujours détenus et l’ONU réclame leur libération.
Luc Michel, géopoliticien revient sur ce sujet et nous donne plus de précisions.